Les serres historiques du jardin des plantes de Paris ont rouvert au public en 2010, après plusieurs années de travaux au cours desquelles elles ont été entièrement rénovées et réaménagées, avec de nouvelles plantations et présentations végétales.
La serre des plantes des milieux secs (xérophytes) borde la plus grande serre sur toute sa longueur.
Photo : l’entrée monumentale, de style Art Déco, de la serre des forêts tropicales humides, avec sur la gauche la serre des milieux arides qui se présente sous forme d’une galerie qui longe cette grande serre (photo wikipedia).
C’est une belle serre dans laquelle on trouve des plantes des zones arides de tous les continents : des USA et du Mexique ; des Andes, d’Afrique du Sud, de Madagascar, du Sahara, de la péninsule Arabique, d’Australie et de certaines îles. Les plantes proviennent en partie de l’ancienne serre, dite « mexicaine », et des collections de l’Arboretum de Chèvreloup, avec également des acquisitions nouvelles.
Il est indiqué que la serre présente cinq scènes végétales et, sans doute pour des raisons pédagogiques, les plantes sont regroupées selon leur type d’adaptation aux milieux arides. Au premier abord la présentation regroupe surtout des plantes suivant leurs formes anatomiques, mais pas toujours, et mélange souvent des taxons de diverses familles et divers continents, ce qui est parfois un peu déroutant. Les mécanismes d’adaptations à la sécheresse étant pluriels chez une plante, j’ai eu du mal à distinguer des regroupements par « types d’adaptation », tels qu’indiqués : « aller chercher l’eau », « limiter la perte d’eau », « stocker l’eau », « se protéger » et « réduire le cycle de vie ». Il faut également noter quelques erreurs ou obsolescences d’étiquetage des taxons (assez étonnantes pour une institution académique).
Il y a beaucoup d’Alluaudia, regroupés en massifs ou disséminés parmi les autres plantes :
Ce sont des plantes endémiques de Madagascar qui présentent des branches épineuses dont les feuilles isolées sont alignées régulièrement entre les épines, qui les protègent, pour former des sortes de manchons sur les branches (détail de Alluaudia montagnacii) :
Alluaudia humbertii :
En premier plan, Alluaudia ascendens :
Près de l’entrée, un parterre d’Alluaudia (dont Alluaudia ascendens à droite et Alluaudia procera au fond) qui surplombe quelques cactus, dont Mammillaria (Mammillaria hahniana, Mammillaria bocasana et Mammillaria sartorii f. longispina) et des cactées colonnaires (Cleistocactus strausii et Espostoa lanata), ainsi que des succulentes à feuilles (dont Kalanchoe orgyalis et Senecio haworthii sur le devant) :
Mammillaria (Mammillaria bombycina, Mammillaria hahniana, Mammillaria bocasana et Mammillaria sartorii f. longispina) et des cactées colonnaires (Cleistocactus strausii, Espostoa lanata et Espostoa lanata v. sericata), ainsi que des succulentes à feuilles (dont Kalanchoe orgyalis et Senecio haworthii sur le devant) :
Un coup de cœur pour cette grosse Mammillaria hahniana v. tabularis, une variété large et plate d’une espèce très populaire, que je ne connaissais pas. Et, au dessus, une plante étiquetée Commelina aspera, mais qui est en fait Cyanotis hirsuta ou somaliensis*, une autre commelinacée :
Deux familles et deux continents avec Mammillaria sartorii f. longispina, Espotoa lanata et Alluaudia procera :
La même Mammillaria sartorii f. longispina avec Kalanchoe orgyalis, une crassulacée à grosses feuilles de Madagascar :
Un mélange de cactées et diverse succulentes, dont Euphorbia grandialata, Euphorbia enopla, Alluaudia comosa, Stapelia schinzii et Fouquieria diguetii :
Des cactées (dont Parodia leninghausii et Echinopsis tarijensis) et euphorbes (avec Euphorbia abyssinica et Euphorbia antisyphilitica) :
Les branches de Euphorbia alluaudi ssp. oncoclada sur la droite, une seconde euphorbe sur la gauche :
Une cactée du Pérou, Oreocereus doelzianus qui serpente sur son rocher :
Deux cactées de Bolivie : Echinopsis bridgesii ssp. yungasensis et Bolivicereus samaipatanus (Cleistocactus samaipatanus) :
La tige rampante d’une plante étiquetée Stenocereus eruca (Machaerocereus eruca), mais qui est en fait son cousin Stenocereus gummosus*, cactus du Mexique :
Selenicereus hamatus, cactée du Mexique, qui serpente au pied de la double tige d’un Cleistocactus jujuyensis, plante d’Argentine :
Un parterre de diverses cactées colonnaires, avec des euphorbes colonnaires dans le fond :
Au premier plan : un grand cierge étiqueté Oreocereus leucotrichus (qui serait plutôt un Trichocereus*) sur la gauche, Espostoa nana en dessous, puis Myrtillocactus geometrizans et Stenocereus pruinosus :
Diverses cactées colonnaires érigées et rampantes, encore un gros Oreocereus leucotrichus (ou Trichocereus*) sur la droite qui est probablement une bouture de la tête du précédent, puis Cleistocactus jujuyensis, des Opuntia et Consolea moniliformis dans le fond :
Le pied de Oreocereus leucotrichus / Trichocereus* (étiqueté Oreocereus celsianus !) et les tiges plus frêles de Peniocereus marnieranus :
La belle colonne verte de Neobuxbaumia polylopha :
Le même Neobuxbaumia polylopha et Haageocereus bicolor devant lui :
Des cactées colonnaires sur le devant, dont beaucoup de Trichocereus (Echinopsis terscheckii, Echinopsis uyupampensis, Echinopsis atacamensis et Parodia leninghausii) et des opuntioideae dans le fond :
Diverses opuntioideae (dont Consolea moniliformis) et des cactées colonnaires à droite :
L’épineux Austrocylindropuntia tunicata, des cactées colonnaires érigées et rampantes (Weberbauerocereus winterianus (encore étiqueté Floresia winteriana !), Trichocereus chilensis v. panhoplites, Echinopsis formosa) et Astrophytum ornatum f. spirale sur le devant :
Une plante que j’aime beaucoup, Consolea moniliformis, un opuntioideae des Caraïbes qui se présente sous forme d’un tronc plat et droit entouré de longs cladodes comme des bras :
Admirez les dessins complexes des articles, un réseau très graphique caractéristique de l’espèce :
Un hybride, Opuntia basilaris X sanguinea :
Les empilements d’articles d’une plante étiquetée Tephrocactus articulatus, qui est en fait un Cumulopuntia* :
Un bel Opuntia pilifera, avec le très populaire Austrocylindropuntia subulata dans le fond :
Transition entre les cactées colonnaires, les opuntioideae et les cactées globulaires :
Un parterre de grosses cactées globulaires avec Echinocactus grusonii, Gymnocalycium zegarrae, Astrophytum ornatum et divers Ferocactus :
Pour les cactées globulaires, de haut en bas : deux Astrophytum ornatum en fleurs, plusieurs Echinocactus grusonii, Ferocactus alamosanus, Ferocactus latispinus, Gymnocalycium zegarrae et Ferocactus flavovirens :
Un beau Gymnocalycium zegarrae, à l’épiderme vert pâle, qui est considéré comme une sous-espèce de Gymnocalycium pflanzii :
Un gros Astrophytum ornatum en fleurs, plante du Mexique :
Astrophytum ornatum en fleurs et les classiques Echinocactus grusonii au fond :
Ferocactus alamosanus devant un Astrophytum ornatum en fleurs :
Transition des grosses aux petites cactées globulaires :
Un parterre de petites cactées globulaires avec des Mammillaria, Astrophytum, Echinopsis obrepanda, Gymnocalycium pflanzii et Stenocactus vaupelianus :
Un monticule impressionnant de Sulcorebutia steinbachii v. gracilior :
Le coin des aizoacées, et de quelques plantes succulentes du sud de l’Afrique :
Diverses aizoacées (Argyroderma congregatum, Conophytum hians et Machairophyllum stenopetalum) et une crassulacée, Adromischus cristatus :
Le coin clairsemé des Lithops, en mélange varié, une plantation qui semble récente :
Les œufs verts pâle d’Argyroderma congregatum, une aizoacée d’Afrique du Sud :
Pleiospilos longibracteatus, une aizoacée toujours d’Afrique du Sud :
Un Pleiospilos aux feuilles plus petites que le précédent, Pleiospilos peersii :
Trois touffes blanches de Conophytum hians :
Les bâtonnets de Fenestraria aurantiaca v. rhopalophylla, toujours d’Afrique du Sud :
Comme de gros oignons joufflus surmontés d’une perruque verte crêpée, Bowiea volubilis, une plante très originale d’Afrique du Sud, traditionnellement placée dans les Liliacées mais qui serait en fait une hyacinthacée :
Les feuilles bigarrées et verruqueuses de Gasteria batesiana, une asphodelacée succulente du nord de l’Afrique du Sud :
Un gros Gasteria tacheté de blanc, Gasteria verrucosa :
Les longues feuilles dentées de Dyckia encholirioides, une broméliacée originaire du Brésil, avec dans le fond de gros plants de Gasteria :
Le gros Gasteria du fond :
Des Apocynacées :
Un Pachypodium succulentum, apocynacée d’Afrique du Sud, avec un beau caudex :
Le même Pachypodium succulentum, et Cyphostemma bainesii, une vitacée de Namibie, au dessus de lui :
Posée sur le sol, l’étoile d’un Orbea du groupe variegata :
Plante étiquetée Stapelia gigantea, en fleur et en boutons (l’étiquetage de ce Stapelia est sans doute faux, la fleur est trop petite et trop sombre pour être de cette espèce) :
Un Stapelia similaire (sans doute Stapelia grandiflora) :
Ceropegia stapeliiformi, une apocynacée d’Afrique du Sud aux allures de liane qui coure sur le sol :
Le même Ceropegia stapeliiformi vu de prés avec des fleurs très caractéristiques :
* dixit Philippe Corman.
Sites internet : Le jardin des plantes et La réouverture des serres du Jardin des plantes.